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Biographie
Mireille Loup
Mireille Loup est photographe et réalisatrice audiovisuelle. Née en Suisse, elle vit et travaille en France.
Photographe, réalisatrice audiovisuelle, auteure de nouvelles, textes, romans, conceptrice de dispositifs visuels et sonores, fictions Internet, applications iPad, créatrice en réalité virtuelle 3D, l’art de Mireille Loup sert des formes discursives et esthétiques qui établissent une communication transversale.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 1994, après avoir étudié à l'ERG - Institut Saint Luc de Bruxelles, et à l’École des Beaux-Arts de Caen, Mireille Loup enseigne l’Histoire de la photographie, la Culture des arts visuels, la Production Audiovisuelle et la Photographie au BTS Photographie d'Istres. Elle est intervenante artistique en Dessin académique à l’École des Nouvelles Images (ENSI) à Avignon et délivre des workshops dans différentes Écoles Supérieures d'Art. Attachée aux problématiques de l'enfance et des situations de handicap, elle s'occupe régulièrement d'ateliers artistiques auprès d'enfants, d'adolescents et d’adultes dans les programmes ULIS et TEDO, en partenariat notamment avec l’École Nationale Supérieure de la Photographie.
HYPER
"Dans la vitesse, nous nous ruons au-delà de nos corps. Nos corps ne peuvent escalader les cieux que dans les vapeurs d’essence. Os, sang, chair, tout en nous est broyé."
La vitesse dont parle T.E. Lawrence au début de ce siècle est mécanique et cette ruée au-delà des limites du corps est volontaire : c’est l’assentiment donnée par un héros tragique à un destin moderne. Son jardin d’Eden fut un désert et sa chute une fulgurance. Aujourd’hui, l’image de l’Eden n’est plus celle d’un orient fabuleux, ni même une vie neuve qui prétendrait à un avenir retrouvé. C’est une heure, ou qui sait tout un week-end, qui puisse nous appartenir en propre et échapper au rapt d’un temps hypertrophié. La vitesse désormais n’est plus mécanique. C’est l’expression brutale du collectif sur la personne. Elle ne menace plus seulement les corps mais rafle la substance de chaque instant, disperse l’écho de chaque battement de cœur.
installation visuelle et sonore, tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur aluminium, 1999
installation visuelle et sonore, tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur aluminium, 1999
installation visuelle et sonore, tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur aluminium, 1999
installation visuelle et sonore, tirage argentique noir et blanc, contrecollé sur aluminium, 1999
APPARITIONS / DISPARITIONS
Cette série nous parle de la présence errante des ancêtres, de l’invisibilité des choses, du discours de la tortue empruntée à la tradition taoïste, du non-agir de la pensée chinoise, entre temples, décors d’eau, personnages désincarnés et des titres mystérieux qui s’inspirent des soixante-quatre hexagrammes du Yi King. Elle soulève la question du ressenti, développe des hypothèses esthétiques sur ces éclairs fugitifs qu’on perçoit parfois et qui nous troublent un instant, elle rend visible à notre œil une possible fenêtre ouverte sur un autre monde.
https://mireilleloup.com/fr_FR/affiche3/chacun-de-mes-visages-each-of-my-faces
argentique couleur, montage photo, Tirage sur papier, montage sur châssis, 80 cm x 80 cm, 2010
argentique couleur, montage photo, Tirage sur papier, montage sur châssis, 80 cm x 80 cm, 2010
argentique couleur, montage photo, contrecollage sur aluminium, 40cmx40cm, 2010
argentique couleur, montage photo, Tirage sur papier, montage sur châssis, 80 cm x 80 cm, 2010
CHACUN DES MES VISAGES
Le petit format, le nombre de portraits, la prise de vue très rapprochée, ainsi que la présentation en frise nous renvoient surtout à la complexité humaine voire à sa « comédie ». Cette série « constitue autant l'identité qu'elle la disperse » comme le remarque Paul Ardenne. « Ainsi, là où Alain ajoute, tout à faire resplendir les derniers feux de l’humanisme, "Il faut de l’ordre à l’intérieur de moi, il faut que tous ces monstres enchaînés fassent un homme, et non un fou aux cent visages", Mireille Loup se portera pour sa part à une perspective inverse : considérer pour ce qu’il est le désordre situé à l’intérieur de soi, cerner qui, au vrai, est ce fou (cette folle, pour la circonstance) aux cent visages.
Sélection de 25 images de la série "Chacun de mes visages" d'une totalité actuelle de 91 photos.
tirages argentiques ou giclée pigmentaire contrecollés sur PVC, 1992 - to be continued
tirages argentiques ou giclée pigmentaire contrecollés sur PVC, 1992 - to be continued
tirages argentiques ou giclée pigmentaire contrecollés sur PVC, 1992 - to be continued
tirages argentiques ou giclée pigmentaire contrecollés sur PVC, 1992 - to be continued
LE REGARD DE...
Mireille Loup est une artiste plasticienne, elle travaille et habite à Arles en France.
Son travail aborde différents thèmes, plus spécifiquement la recherche de l’identité, la présence errante des êtres, et l’invisibilité des choses. La relation entre nos corps et nos âmes dans nos sociétés contemporaines s’inscrit en toile de fond. Ces sujets ont tout de suite fait écho avec l’idée de Faire Corps, raison pour laquelle nous avons décidé dans un premier temps d’extraire une sélection d’images à partir des séries, HYPER, et Chacun de mes visages ; et dans un second temps de constituer une série en nous servant dans le corpus de Mireille Loup, Apparitions / Disparitions.
La série HYPER se présente sous le format d’une installation visuelle dont l’artiste a réalisé, avec Daniel Gries, la bande sonore. Les épreuves laissent apparaître des portraits, des objets ou encore des paysages montrant des scènes intimement crues, lesquelles cohabitent “avec des allusions à l’imagerie publique la plus lisse” ainsi que l’énonce l'artiste elle-même. HYPER montre à quel point il est dur dans une société toujours plus rapide de se retrouver et d’être en connexion avec son soi intérieur. Faire corps avec sa pensée est alors un véritable challenge. En cas d’échec, nos corps ne sont plus que des amas de chair sans objectif et sans vie. Cette série “met en scène l’anonymat d’un héroïsme contemporain dont les personnages et les spectateurs sont interchangeables” suivant les propos de Mireille Loup.
Apparitions / Disparitions est un editing créé par notre équipe curatoriale à partir de différentes séries de Mireille Loup (Mem, Les Autres et Prophecies notamment). Cet editing met en scène des êtres fantomatiques en errance dans divers lieux : la nature, leurs habitats respectifs, parmi leurs proches… Apparitions / Disparitions cherche à désigner l’instant lors duquel les êtres errants environnant font corps et apparaissent, disparaissent. Cette série montre qu’il y a plusieurs manières de faire corps. En réalisant ces montages, Mireille Loup fait un clin d'œil à un des premiers autoportraits de l’histoire d’Hyppolite Bayard (cf. Autoportrait en noyé).
Chacun de mes Visages est une série en cours qui possède un nombre de photos évolutif qui continuera jusqu’à la mort de l’artiste. Elle est composée de 91 autoportraits dans lesquels Mireille Loup dévoile son propre visage sous de multiples facettes. Ces portraits jouent sur différents registres de la photographie et sur l'identification au fil du temps, l'idée étant pour elle de constituer, autant que de disperser, son identité, telle “une recherche autobiographique éclatée” comme le dit l’artiste. Chacun de mes Visages est une véritable introspection faite par Mireille Loup, laquelle tente tout au long de sa vie de faire corps avec elle-même. Chaque photo diffère et aborde un aspect de ce qu’elle pense être. Son travail s’inscrit dans une filiation avec celui de Cindy Sherman, Nan Goldin à un certain degré, voire Sophie Calle.
Sasha Biloré & Sarah Laly
