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Biographie

Olivier Lavigne

Né à Arles en 1977, Olivier Lavigne vit et travaille dans un petit village dans les Monts d’Ardèche.

Après l’obtention de sa Maîtrise en Arts Plastiques (mention Très bien) et la rédaction de son mémoire L’humour, une alternative au spectaculaire, son travail d’artiste se réalise autour des notions de parodie, de jeu et d’ humour, le tout teinté de pensées Dadaïstes.

Dessin, collage, peinture, ready-made... Olivier Lavigne privilégie la pluralité des médiums et les expose dans des installations murales dites «Dadasophiques».

Entre Arles et l’Ardèche, il organise et participe à de nombreuses expositions depuis 2017.

Pluridisciplinaire, il travaille en parallèle en tant que graphiste pour des maisons d’éditions et plus récemment en tant qu’illustrateur pour le livre L’ours, petit traité humoristique à l’usage des humains chez les éditions Actes Sud (sortie prévue en mai 2023)

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MARÉES NOIRES

À un siècle d'intervalle, suite de marées noires en traders fossiles et devant l'évidence d'éminentes formes de raisonnables faillites, Olivier Lavigne nous invite au bain de jouvence... en défilé ludique, démasque le carnaval officiel, conformismes politiques, culturels, esthétiques.

Erwan Le Bihan (Traducteur et écrivain) extrait de l'avant propos du TKOD'AIRE, catalogue déraisonné d'Olivier Lavigne

PETITES HISTOIRES DADASOPHIQUES

Ce projet de livre-dépliant en quatres volumes est un hommage à la pensée Dada. Des Arts Incohérents en passant par le Surréalisme Belge, Fluxus, etc. jusqu'aux Pussy Riot, Petites histoires Dadasophiques est une suite de textes, d'illustrations, de références qui s’enchaînent chronologiquement, à l'image de l'esprit subversif et libertaire qu'est la Dadasophie.

Erwan Le Bihan (Traducteur et écrivain) extrait de l'avant propos du TKOD'AIRE, catalogue déraisonné d'Olivier Lavigne

INTERVIEW

Interview Olivier LavigneOlivier Lavigne
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Interview de Olivier Lavigne, sa conception artistique de "Faire Corps" et la liaison du sujet avec son travail.

- Comment interprétez-vous le sujet "Faire Corps" ?

- De quelle manière auriez-vous répondu à ce sujet à travers votre travail ?

Alors, pour la question « comment interprétez-vous le sujet faire corps ? », je répondrai par une simple formule mathématique : "1 + 1 = 1", ou formule plus complexe : "x + y = 1". Pour la seconde question « de quelle manière auriez-vous répondu à ce sujet à travers votre travail », je répondrai avec humour et légèreté. Comme vous pouvez le lire sur la biographie de cette page web, mon travail artistique se réalise autour des notions de détournement de jeux et d'humour, le tout teinté de pensées dadaïstes. À partir de certains de mes travaux existants et en changeant simplement les titres des œuvres ou séries, je vais vous présenter six façons de faire corps. Je vais demander à l'auditeur de fermer les yeux et d'imaginer les œuvres que je vais vous présenter.


La première façon de faire corps, titre initial : Autoportrait végétal. C'est un dessin noir et blanc qui me représente avec le visage caché d'une multitude de petites feuilles d'arbres. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps nature, quand l'artiste pris dans le tissu du monde, redevient nature.

 

La seconde, titre initial : Picasso dans mes bras est une peinture acrylique de facture nouvelle figuration qui me représente avec une femme nue style Picasso, c'est-à-dire un œil par-ci un œil par-là. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps corps, quand l'artiste se mêle avec un grand artiste et vit une aventure passionnelle et torride.


La troisième façon de faire corps, titre initial : Compression du code du travail ou le rêve du MEDEF. C'est un rectangle gris de 30 cm sur 40, généré par la réduction du texte global du code du travail en corps de police 0,7 points ainsi qu'une justification sur toutes les lignes et un interlignage resserré. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps de texte, quand l'artiste réduit le corps de police en 0,7 points du code du travail et l'offre au MEDEF.


La quatrième, titre initial : Mur dadasophique visible sur cette page web est une installation murale de divers dessins, peintures, collages, annonces plus ou moins poétiques ou politiques. Petit ready-made et le tout assemblé pour diffuser divers messages contestataires humoristiques envers l'art officiel mais aussi politique et social. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps d’œuvre, quand l'artiste assemble des œuvres multiples pour ne faire plus qu'un.


La cinquième façon de faire corps, titre initial : Manifeste black bloc. C'est une série de cartes postales représentant en différents blocs de paragraphes noirs. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps bloque, quand l'artiste fait bloc et crée un manifeste noir.


Et enfin la dernière, titre initial : Marée noire. C'est une série de dessins en noir et blanc visible sur cette page web. Ici, le nouveau titre pourrait être : Faire corps total, quand l'artiste unit l'imaginaire et le réel dans une marée noire causée par des naufrages de pétroliers issus de la multinationale Total.


Merci de votre attention et de votre écoute.

Sous-titres réédités par Tom Boudrot & Sarah Laly

Entretien : Baya Benlala-Fontaine & Simon Doutavès

LE REGARD DE...

Olivier Lavigne est né à Arles en 1977. Il a obtenu sa maîtrise en Art Plastiques et il vit et travaille en Ardèche. C’est un artiste qui concentre son travail autour des notions de parodie, de jeu et d’humour, teinté de pensées dadaïstes. On y retrouve du dessin, des techniques de collage, de graphisme, de la peinture, des ready-mades, des fanzines et d’autres publications diverses... Olivier Lavigne privilégie la pluralité des médiums et les présente sous forme d'installations murales dites Dadasophiques, ainsi que sous forme d’éditions qu’il met à disposition du public lors des expositions. Son œuvre s’accompagne également d’engagement politique. En effet, il utilise la parodie et le jeu comme moyens graphiques et intellectuels. À travers ces outils d’expressions, il apporte un regard sensible qui lui permet de "faire corps" avec le mouvement dada. Grâce à ces moyens, il entre dans une optique de dénonciation, il critique les inepties politiques, économiques et sociales qui renvoient aux problématiques et aux violences du monde.

Autour de la notion "Faire Corps", l’artiste exploite plusieurs sens qui peuvent s’en dégager. Petites histoires dadasophiques est un livre dépliant en quatre volumes et un hommage à la pensée dada. C’est une suite de textes, d’illustrations, et de références qui s’enchaînent chronologiquement. Marée noire est une série d’encres sur papiers de
dimensions variables que l'artiste poursuit depuis 2012. Cette dernière a été montrée lors de l'exposition Dadasophique, à Arles, en 2019.

Marée noire cherche à alarmer le spectateur avec un humour noir évident. Grâce au médium utilisé, une encre noire sur papier blanc, cela nous éclaire sur la démarche de l'artiste. Tout fait signe, tout fait sens, la marée "fait corps", par elle-même. Elle est en soi une matière qui ingère les éléments, un mélange chaotique qui devient une masse, lie les éléments en un seul corps monstrueux. Le choix de présenter les six œuvres qui composent la série à bout touchant, sans aérations, permet d'illustrer une accumulation délirante, celle des marées noires, qui se suivent à un rythme infernal. Olivier Lavigne l'écrit de cette façon : « à un siècle d’intervalle, suite de marées noires en traders fossiles et devant l’évidence d’éminentes formes de raisonnables faillites ». Cette accumulation d’éléments sans lien apparent peut aussi être à l’image de l’état mental préoccupant de l’artiste face aux situations politiques et environnementales.


L’exposition Faire Corps est aussi développée sur le fanzine Dadasophique. C’est une œuvre parodique où l’artiste reprend le mouvement "Dada" en associant des illustrations, des citations d’artistes et des textes décalés, comme pour faire renaître le mouvement. Il rend hommage à l'histoire du dadaïsme et à ses acteurs. Nous pouvons voir qu'il reprend certaines œuvres mythiques qui sont mises à l’honneur. Le choix du document sous forme de dépliant peut nous faire penser à une brochure entre divertissement et éducation, prospectus de rue et carte de vœux .
À travers ses œuvres-objets, Olivier Lavigne détourne les icônes de différents mouvements de l'histoire de l'art dans une optique de désacralisation. Il faut les faire chuter de leur piédestal, pense-t-il, pour les ramener à leur essence. Il reprend le portrait Espagnole à la rose de Francis Picabia qui a pour habitude de peindre des portraits de femmes. À travers cet exemple, Olivier Lavigne reprend les codes de ce dernier, et nous 
montre la banalité de réaliser ce genre de portrait à l’époque, en perdant le sens premier de l’art vers celui de l'attrait du public. Il nous montre un dialogue entre l’artiste et le journaliste où celui-ci démontre une platitude du sujet. Il utilise des œuvres déjà détournées comme il l’a fait avec Mona Lisa avec une pipe de Sapeck. Olivier Lavigne se place dans une généalogie du détournement. On y voit alors un lien intrinsèque entre Duchamp, ou le duo Fischli und Weiss, entre autres.

 

« Dada is not dead », voilà comment nous pourrions parler du travail d’Olivier Lavigne. Son œuvre est chaos, humour, dérision, papier noir sur écriture blanche et papier blanc sur écriture noir. L’artiste ne fait pas dans l’hommage, il fait corps avec le mouvement dada autant qu’avec l’art contemporain dans la mise en place de ses idées, de la recherche plastique et du détournement satirique.


“La hauteur chante ce qu’on parle dans la profondeur”, Tristan Tzara

Ida Challigui & Hugo Baron

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